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De retour sur la côte Est en passant par Arthur’s Pass

Beaucoup nous en avait parlé et nous l’avons constaté à notre arrivée : Arthur’s Pass est vraiment un endroit magnifique et pas seulement un lieu de transit entre les deux côtes. Nous avons eu la chance de le voir avec la lumière de fin d’après-midi en ce 29 janvier, ce qui a peut-être encore ravivé ses charmes, mais il n’empêche que cela ressemble au paradis sur terre… Enfin, ça c’est quand on ignore que l’une des plus hautes cascades de Nouvelle-Zélande (131 m) s’y trouve et qu’elle a pour nom le « Devil’s Punchbowl » ;) Sur ce trait d’humour nous vous laissons admirer quelques photos.



Nous campons à l’« Hawdon Shelter Campsite » qui, encore une fois, nous offre la possibilité de cuisiner au feu de bois grâce à un abri muni d’une cheminée (cette fois ce sera pommes de terre en éventail, ail, herbes de Provence et fromage ainsi qu’un nouveau riz aux courgettes avec en dessert des pommes caramélisées : qui a dit qu’on mangeait mal en road trip ?). Nous y rencontrons un couple de jeunes allemands avec qui nous jouons aux cartes tard dans la nuit (ce qui signifie 23h45, car, non, on n’a pas du tout la même notion du temps quand on dort dans une voiture). Nous entendons même le cri d’un kiwi (ce qui est très rare), même si, malheureusement, nous n’arrivons pas à le trouver.


Le lendemain notre but est d’atteindre Christchurch, mais, avant d’y parvenir, nous nous arrêtons à Castle Hill, célèbre paysage utilisé aussi bien pour « Le Seigneur des Anneaux » que pour le « Hobbit » ou encore dans la trilogie « Narnia », caractérisé par ses gros rochers calcaires (oui, oui rappelez-vous l’embuscade des wargs, juste avant l’arrivée au gouffre de Helm). C’est assez impressionnant de se retrouver de l’autre côté de l’écran ! Ben est frustré, en bon grimpeur, car c’est un lieu d’escalade connu et il croise beaucoup de ses confrères en plein exercice. Même sans matériel il n’a pas pu s’empêcher de les imiter, comme vous pouvez le voir dans les photos ci-dessous.


Après avoir déjeuné sur la route, nous arrivons enfin à Christchurch et nous garons au jardin botanique, premier point d’intérêt de la ville à nos yeux. Malheureusement le temps n’est pas des plus ensoleillés et nous arrivons de plus 1 min après la fermeture des serres (elles ferment très tôt ici, nous avons eu l’occasion de le constater à maintes reprises). C’est donc un peu déçus (bien que les jardins extérieurs soient charmants), que nous nous dirigeons vers le centre-ville et commençons à guetter les traces du tremblement de terre de février 2011. Nous croisons tout d’abord le très pittoresque tramway et quelques galeries d’art installées dans des containers, avant de voir les premières fissures. Mais, à mesure que nous nous approchons du CBD (Central Business District), les dégâts deviennent de plus en plus flagrants. Beaucoup de bâtiments ont été détruits depuis 2011, mais la cathédrale est restée, comme un symbole, et montre à elle seule toute la violence de la catastrophe. Partout, des artistes ont investi les ruines et les rues pour montrer leur soutien et redonner l’espoir. Parmi les tags, sculptures et peintures, deux œuvres attirent particulièrement l’attention : les « 185 Empty Chairs » (185 chaises blanches et vides en hommage aux 185 victimes du séisme) et la « Cardboard Cathedral », qui, tout comme le centre Pompidou de Metz, doit sa présence à Shigeru Ban, architecte connu pour ses œuvres « post-catastrophes » à base de carton, papier, bois… (si vous voulez en savoir plus : c'est ici). Malgré tous ces stigmates (que ce soit au niveau des bâtiments mais aussi de l’ambiance de la ville, assez vide pour un samedi), la reconstruction est en cours, comme le prouve le nouveau centre commercial « Re :START » qui a vu le jour au sein de containers colorés, pied de nez volontaire à tous ceux qui ont fui le gris des ruines.


Nos pieds finissant par crier grâce après avoir arpentés toute la ville, nous retrouvons Lucie et filons vers un petit camping au départ de la « Banks Peninsula » que nous avons décidée d’arpenter le lendemain. Au petit-déjeuner du dimanche matin nous rencontrons un couple de campeurs tchèques adorables avec qui nous partageons notre amour de la Toyota Estima. Ils ont le même projet que nous : trouver un monospace équivalent en Europe, l’aménager comme ici et l’utiliser pour leurs vacances quand ils seront obligés d’être à nouveau sédentaires. Nous rigolons bien et ça fait plaisir d’interrompre notre road trip en solitaire pour partager quelques moments avec des « confrères ». Un autre d’entre eux, Alex, israélien, nous rappelle involontairement à quel point nous sommes chanceux et insouciants dans notre vie en France, lorsqu’il demande : « Est-ce que quelqu’un d’autre a entendu une sirène cette nuit ? » (ce à quoi nous avons tous répondu par la négative) et à lui d’ajouter en riant : « Parce qu’en Israël, quand on entend une sirène, généralement, c’est mauvais signe et on part se planquer, donc j’aurais pas trop su quoi faire dans ma voiture ! ».


Nous les quittons vers 11h (donc beaucoup plus tard que prévu), et nous engageons donc sur la péninsule de Banks en direction de sa ville principale, Akaroa. En cours de route nous nous arrêtons pour une sympathique balade d’une heure dans la réserve « Ōnawe Pa » une presqu’île entourée par des eaux turquoises sur lesquels des « skieurs nautiques » s’en donnent à cœur joie. La vue est à couper le souffle et le temps absolument parfait.


Nous dépassons Duvauchelle et arrivons enfin à Akaroa, surnommée « la ville française » par les néo-zélandais. En effet, de nombreux compatriotes y ont élu domicile lorsqu’en 1836-1840 l’aventurier Jean Langlois tenta de faire de la Nouvelle-Zélande une nouvelle colonie française. Pour 12000 hectares de terrain sur la péninsule de Banks il paya la somme dérisoire de 1000 francs aux Maoris. Il ne fut cependant pas assez rapide à revenir de France en bateau avec les premiers colons, et, à son arrivée, le drapeau britannique flottait déjà à Akaroa : le traité de Waitangi avait été signé en son absence. Malgré cette convenue, plusieurs familles françaises décidèrent de s’y établir. Ainsi, lorsqu’on se balade à Akaroa aujourd’hui c’est dans des rues comme la « rue jolie » et, pour le plaisir des touristes, beaucoup de drapeaux français flottent dans la ville.


En nous y baladant, nous avons vite compris, qu’à part au musée de la ville (où sont nommées les familles de colons français du 19e siècle) il ne reste plus grand-chose de l’esprit français de départ. Pas de bâtiments à l’architecture remarquable (à part peut-être l’église et le phare), pas de vraie boulangerie (!) et des croissants à $7,50 (environ 5€ - aouch !). Bref, même si la ville est mignonne, elle ne nous a pas marqués autant que nous le pensions.


La balade que nous avons faite ensuite par contre, au sein de la Hinewai Reserve, restera dans nos mémoires : rachetées par une association privée (donc pas par le DOC pour une fois) ces terres surplombant la mer, offrent un abri à la flore et la faune native au sein duquel l’homme est toléré tant qu’il ne fait que se promener. Hugh, le « manager » de cette réserve est un drôle de bonhomme doté du fameux humour (cynique) britannique, que l’on sent filtrer au travers des panneaux d’orientation et d’explication qu’il rédige. Il a également doté la réserve de nombreuses étiquettes indiquant les noms (anglais, maoris et latins) des plantes qui y poussent, ce qui nous a ravi Ben et moi, vous vous en doutez bien ! Il est fort dommage que la météo (venteuse avec des températures très fraîches comparées à celle d’Akaroa juste un peu plus bas), ainsi que le temps (nous devions encore rejoindre un camping pour la nuit) ne nous ait pas permis d’y randonner plus longtemps.


Pour la nuit nous nous sommes arrêtés à Chamberlain’s Ford, un camping au bord de la rivière Selwyn, à la limite entre la Banks Peninsula et le centre de l’île du Sud, mettant ainsi fin (momentanément) à notre exploration de la côte Est.

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