Te Anau : un séjour inoubliable
L’une des principales préoccupations de nos premiers jours à Te Anau a été le choix d’une croisière… Attractions incontournables, elles proposent aux touristes de découvrir les Fiordlands de plus près, chose difficile à faire à pied au vu leur situation reculée (le Milford Track est la randonnée phare des Fiords, mais les refuges et navettes indispensables à sa réalisation sont souvent complets plus d’un an à l’avance et hors de prix).
Les deux Fiords accessibles aux touristes sont Doubtful et Milford Sound. Le Doubtful Sound est le moins touristique et il est donc souvent favorisé par les kiwis, qui préfèrent se tenir à l’écart de la foule. Il nous a donc VIVEMENT été conseillé par Ian à notre arrivée, qui a même voulu que nous allions tout de suite réserver notre croisière. Cependant, il n’existe que deux compagnies qui permettent son exploration : Real Journeys et Go Orange. De l’absence de concurrence et de l’éloignement de ce Fiord (il faut tout d’abord traverser le lac Manapouri en ferry, puis prendre un bus avant d’enfin pouvoir naviguer dans le Fiord, le tout prenant 7h A/R) résultent des prix très élevés (199-275$). Au vu de la météo très aléatoire et après avoir demandé l’avis de plusieurs personnes à l’office du tourisme, nous avons décidé de ne pas risquer 500$ pour le Doubtful, mais de nous consacrer au Milford Sound, celui que nous étions venu voir à l’origine.
Entre Milford et Doubtful Sound, nos coeurs balancent
(Les photos de Jacob Surland et Martin Silva laissent présager une beauté incroyable)
Le problème avec les croisières de Milford : trop de choix ! Trop de compagnies, trop de détails différents à assimiler. Nous avons donc réalisé un tableau comparatif et lu pas mal d’avis en ligne pour nous aider à choisir [je conseille d’ailleurs à tous ceux qui s’intéressent à cette croisière de jeter un œil en ligne avant de se décider car on y trouve de nombreuses réductions pour l’ensemble des compagnies, que ce soit sur grabone, bookme ou encore dans des revues touristiques gratuites de type « Arrival » (à prendre absolument en plusieurs exemplaires à la descente de l’avion), « AA Traveller » etc.]
Au vu des avis que nous avions lu nous savions que pour éviter un maximum la foule il fallait choisir soit la première soit la dernière croisière de la journée. Or toutes deux sont proposées par Mitre Peak et par aucune autre compagnie. Nous nous sommes donc assez vite décidés pour celle-ci, qui, de plus, propose les plus petits bateaux et donc une expérience un peu plus intime, loin des énormes ferrys emportant à leur bord 200 personnes. Ayant lu que la lumière matinale pouvait être décevante dans les Fiords car le soleil ne dépasse pas les falaises (de 1000 m de haut par endroit tout de même…), nous avons opté pour la croisière de 16h30.
Il a ensuite fallu se décider pour un jour, car, comme vous ne le savez peut-être pas, les Fiords reçoivent chaque année plus de 6500 mm de pluie… Réserver une croisière sans pluie s’apparente un peu à un jeu de roulette au casino, on ne peut que prier sa bonne étoile. Les néo-zélandais ont même une phrase assez claire pour définir la situation météorologique des Fiords : « Il y pleut deux fois par semaine : une fois durant 3 jours et l’autre pendant les 4 jours restant ». Bref, nous avons consulté la météo et vu que le seul jour à peu près potable semblait être le dimanche suivant. Nous avons appelé Mitre Peak et pré-booké la croisière (sous réserve qu’au moins 4 autres personnes la réservent aussi, puisqu’ils ne larguent les amarres qu’avec un minimum de 6 passagers à bord). Ne nous restait plus qu’à croiser les doigts !
En attendant ce fameux dimanche, nous avons profité de Te Anau et exploré les environs, notamment son sanctuaire ornithologique (le « Te Anau Bird Sanctuary »).
Nous avons aussi randonné sur une partie du Kepler Track, l’une des 9 « Great Walks » de NZ. La Shallow Bay et la Moturau Bay nous ont charmé par leurs vues magnifiques sur les montagnes. Ces deux refuges se situent au départ du Kepler Track (ou à l'arrivée selon le sens dans lequel est réalisé la randonnée) et malgré les panneaux d'avertissement et les parties du sentier fermées suite à des glissements de terrain, elles ont été très facile à rejoindre. Nous regrettons toujours de ne pas avoir fait cette marche en entier, il paraît que la vue depuis les sommets est exceptionnelle...
Nous avons eu la chance d’avoir un temps splendide pour découvrir ce chemin magique, ayant servi de lieu de tournage pour plusieurs des scènes du Seigneur des Anneaux. L’une d’elle est celle du « Marais des morts », alors que Gollum guide Frodon et Sam à travers ce qui s’avère être la tourbière « Amoeboid Mire », que nous avons explorée avec le soleil, contrairement à eux. Peut-être aurez-vous donc un peu de mal à le reconnaître ;) (on vous offre un peu d'aide ici).
Une autre scène connue est celle où la Communauté pagaie sur la rivière Anduin au sud de la Lothlórien (ici, là ou encore ici par exemple). Ici la rivière Anduin est en fait la Waiau River et on peut encore voir l’endroit où Peter Jackson a posé ses caméras puisque c’est le seul où les arbres ont été ôtés pour permettre la vue sur la rivière.
Le soir même, Jenny et Ian ont eu la gentillesse de nous faire goûter les fameux Whitebait Fritters, spécialité néo-zélandaise ! Après dîner, nous sommes allés à la rencontre de leur fille Megan, travaillant pour le DOC (Department Of Conservation). Nous avons proposé de travailler pour elle en échange de l’hospitalité de ses parents (que nous étions un peu gênés d’accepter comme ça, sans rien). Ils ont été assez étonnés de notre proposition et nous ont demandé plusieurs fois si nous étions sûrs de vouloir travailler, mais nous n’en avons pas démordu et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés dans le salon de leur fille Megan. Malheureusement pour nous, elle partait en vacances sur l’île du Nord et nous n’avons pu lui parler que très rapidement, mais c’est une personne adorable qui fait un travail passionnant. En plus de nous expliquer les parties de son jardin qu'elle souhaitait que l’on désherbe, elle nous a confié les clefs de chez elle et nous a fait promettre de rentrer boire un thé dès que nous en aurions envie. Elle nous a aussi ordonné de prendre des œufs de ses poules et des légumes de son potager avant de repartir sur les routes. Il est vraiment dommage que nous n’ayons pas pu nous entretenir plus avec elle, surtout que son mari James était cinéaste et photographe dans le domaine animalier (surtout insectes et reptiles), un boulot de rêve dont il aurait été hyper intéressant de discuter avec eux.
Bref, les jours suivants nous nous sommes donc occupés de son jardin avec une vue extraordinaire sur le lac Te Anau et les montagnes : pas trop dur le désherbage dans ces conditions ;)
