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Sous le ciel gris des Catlins


Fiat d'époque

Lors de notre petit-déjeuner sur le parking des « Purakaunui Falls », le soleil brille (fait assez rare dans la région pour être souligné). Autre fait d’exception : une voiture de collection vient se garer juste à côté de nous !


La balade jusqu’aux cascades est très courte et longe la rivière. Ben s’y arrête pour regarder les orchidées. A l’arrivée : une belle chute, gonflée par les pluies des derniers jours (ou des dernières années même peut-être, puisque apparemment il pleut tous les jours dans les Catlins ^^).


Purakaunui Falls

Le prochain arrêt se fait à nouveau pour des cascades : les Matai et Horseshoe Falls, bien cachées au fond des bois. A notre retour le soleil a malheureusement déserté le ciel…


Nous continuons vers Papatowai où nous attend l’antre du « Lost Gypsy », un vieux bus abandonné qu’un génie collectionneurs et créateurs d’automates a transformé en galerie d’art. Conseillé à la fois par Marianne et par Wikicamps, cet arrêt nous a époustouflé. A l’intérieur du bus le visiteur est invité à toucher, tourner, lire, regarder, appuyer, souffler… à peu près partout ! Un des articles de journal qui y est accroché raconte que si Blair Somerville vivait à Auckland, ses créations seraient visibles partout sur Ponsonby St (une des rues les plus connues principalement pour ses enseignes branchées) et qu’il serait millionnaire. Tel n’a cependant pas été son choix, puisque c’est délibérément qu’il s’est « enterré » dans les Catlins et y a créé son petit monde, attirant les touristes à Papatowai, une ville jusque-là restée inconnue. Auparavant, il vivait dans le bus qui lui sert maintenant de galerie et, à une vie de fastes et de consommation, il a préféré la simplicité de sa vie d’avant en privilégiant les Catlins plutôt qu’Auckland. Ben et moi nous n’avons pas pu nous empêcher de prendre quelques photos pour vous faire partager l’ingéniosité de l’endroit.


Nous enchaînons les belles vues de la côte, avant de nous enfoncer dans les bois pour voir le lac Wilkie et sa tourbière, puis de continuer notre route vers les impressionnantes McLean Falls. Dommage que la pluie soit de la partie…


Le soleil nous retrouve alors que nous visitons les Niagara Falls… oui, oui vous avez bien lu ! Voici les chutes néo-zélandaises du Niagara :


(les néo-zélandais de la ville de Niagara ont beaucoup d’humour)


Nous filons ensuite vers Waikawa et y visitons le tout petit musée de la ville, où toutes les inscriptions sont écrites à la main et les objets léguées par des familles des environs. Des pièces de la première guerre mondiale, des plans montrant l’évolution de la région, des objets pêchés dans le port : c’est un petit trésor que l’on trouve là. Notre prochaine étape est la Curio Bay, que nous avions normalement réservée pour le lendemain, mais que, du fait de notre avance et du soleil, nous avons voulu voir dès notre arrivée dans le coin.


Entre Waikawa et la  Curio Bay

Avec tous ces rochers et la marée basse, la plage est prometteuse ! Nous sommes devenus addicts aux pauas et espérons bien en trouver quelques-uns pour notre repas du soir. Nous partons donc gaiement explorer les rochers avec nos sacs près au cas où et nos coupe-vent car les rafales sont fortes. Nous nous contorsionnons dans les failles et jouons à la marelle sur les rochers dépassant de l’eau, mais finissons finalement par en trouver trois gros (bien à la maille, c’est-à-dire avec une coquille dont la plus grande longueur dépasse 12,5 cm, si cela peut vous aider à imaginer).


Lorsque nous relevons la tête nous apercevons une dizaine de personnes sur la plage armées de leurs appareils-photos : les dauphins qui font la renommée de cette plage sont en train de jouer dans les vagues ! Ce sont les plus petits et les plus rares du monde. Leur petit nom ? Dauphins d’Hector ! Ni une, ni deux, nous courons à la voiture enfiler nos maillots de bain. On nous a dit que c’était l’une des seules plages de NZ où il était possible de nager gratuitement avec des dauphins alors nous ne voulons pas laisser passer notre chance. Le soleil s’est couvert et le vent renforcé, il est 18h30 et nous grelottons sur la plage, mais l’excitation est telle que nous fonçons dans les vagues sans trop nous poser de questions. Seuls deux autres personnes nous suivent (fait plutôt rare pouvant être attribué à l’heure tardive, car normalement de nombreux nageurs en combinaisons essayent de jouer avec eux). Il ne faut pas s’approcher, mais les laisser venir de leur propre chef et nous essayons donc tant bien que mal de garder la tête hors des vagues pour voir où ils se trouvent. Je bois la tasse une ou deux fois sous la violence des rouleaux, quand soudain, Ben les repère et m’appelle. Nous nageons pour réduire un peu la distance. L’eau commençant à m’engourdir sérieusement, je ne suis pas aussi rapide que Ben, qui de son côté, réussit à se trouver à moins de 5 mètres d’eux.


L’euphorie passant en même temps que les ailerons s’éloignent, c’est le froid qui nous gagne et nous nageons jusqu’à la plage le plus vite possible, agrippons nos vêtements et courons jusqu’à l’abri le plus proche pour nous vêtir. Nous débriefons ensuite notre expérience dans la voiture avec le chauffage à fond et un grand sourire sur nos lèvres violettes de froid.


Le soir même, nous cuisinons nos pauas de la même délicieuse manière que la veille et les mangeons avec nos restes de riz cuit.


Le lendemain, nous commençons par aller voir Slope Point, situé juste à côté de notre camping : mises à part les îles Stewart, Ruapuke, Rarotoka… (et beaucoup d’autres possessions néo-zélandaises près de l’Antarctique), c’est le point le plus au sud de toute la Nouvelle-Zélande.

Nous allons ensuite contempler les restes de la forêt pétrifiée, abritant également une colonie de pingouins, qui n’est néanmoins pas présente à ce moment de la journée.

Après une balade dans la forêt (bien vivante elle) de l’autre côté de la route, nous retournons à Curio Bay pour une après-midi d’observation des dauphins. Ayant appris que l’eau dans laquelle nous avons nagé la veille est à 8-10°C et connaissant maintenant la morsure du froid sur nos corps, nous n’arrivons plus aussi facilement à nous motiver pour y aller. Nous prenons donc des photos et les regardons sauter dans les vagues depuis la voiture, d’autant plus que la pluie est de la partie…


Les voyant à 2 m du bord en train de jouer avec des nageurs, nous arrivons néanmoins à rassembler tout notre courage et à y retourner ! Cette fois-ci Ben se fera même toucher le pied par l’un d’eux ! Et malgré les frissons que nous aurons valu ces deux tentatives je pense que nous nous en souviendrons toute notre vie…


Après nous être réchauffés et restaurés il est maintenant 18h : l’heure de retourner à la chasse aux pauas ! Pas facile de quitter la chaleur de Lucie, mais nous avons vraiment envie d’en trouver à nouveau et le coin semble être propice. Effectivement, après 20 min de recherche, nous en trouvons 7 gros ! Nous planifions déjà de les manger en wok avec des nouilles chinoises, des poivrons, des brocolis, carottes et des oignons doux. Nos papilles en frétillent d’avance.


Nous faisons nos au revoir à la Curio Bay et à ses fabuleux dauphins et filons vers un camping que nous avions loupé la veille sur la carte près de la Waipohatu River. Nous y arrivons vers 19h et Ben s’attèle rapidement au feu, surtout que des sortes de barbecue sur pied sont présents sur place. Je m’occupe de nettoyer les pauas et de couper les légumes pour le wok. Cependant, au bout d’1h30 Ben s’énerve et renonce à utiliser les barbecues à disposition qui n’arrivent pas à émaner une chaleur suffisante pour la cuisson. Il recommence depuis le départ et son nouveau feu (avec la méthode traditionnelle) permet de cuire notre dîner. Néanmoins, nous devons finir à la frontale et manger dans le noir… ce qui n’enlève rien à notre délicieux repas !

Le lendemain, nous avions prévu une randonnée de 2h le long de la Waipohatu River, mais la pluie battante et la boue abondante dès le départ du track nous en dissuadent… Nous quittons notre lieu de vie d’un soir et rejoignons Waipapa Point, connu pour son phare ayant été installé suite au plus terrible naufrage de Nouvelle-Zélande. Un lion de mer, en contrebas du phare, fait sa star sur la plage.


Nous y rencontrons un couple âgé originaire de la Hawkes Bay (sur l’île du Nord) qui revient tout juste de l’île Stewart. Ils me montrent leurs photos et sont heureux de me parler de leur voyage. Ils ont eu la chance d’avoir beau temps, ce qui semble ne pas être notre cas… Nous verrons bien lorsque nous serons à Bluff, ce qui est prévu pour le lendemain !


Le reste de la journée de le passons à Fortrose car nous sommes en avance sur notre planning et que le vent nous rend fous. Au restaurant qui fait aussi i-site, nous dégustons de délicieuses tourtes (élues meilleures de toute la Nouvelle-Zélande par Shoesyourpath) et restons une partie de l’après-midi à lire et rédiger nos carnets de bord. Nous allons ensuite nous garer au camping.

Les fameuses tourtes de Fortrose

La nuit se passe comme dans une cale de bateau tant le vent est violent et secoue Lucie ! Malgré le maigre soleil du lendemain, nous sommes heureux de quitter les Catlins. Cette côte sauvage nous aura charmés par ses forêts, ses cascades, ses pingouins, ses pauas et surtout ses dauphins, mais on ne peut nier que le soleil nous manque…

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