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De gorges en lacs

En même temps que le mois de février débute, nous commençons notre exploration de la zone centrale de l’île du Sud, connue pour ses lacs. Cependant, ce lundi ce sont d’abord des gorges qui nous ont été intéressées, à savoir les "Rakaia Gorge". Et pour cause, leur couleur bleu-fluo irréelle, tout droit sortie d’une bouteille de lessive liquide, nous a laissé sans voix…


Rakaia Gorge

Nous avons ensuite continué notre route vers le lac Clearwater, petit lac perdu au milieu de nulle part, tellement qu’il nous a fallu emprunter à peu près 15 km de gravel road pour y arriver. Plus de fougère arborescente ou de forêt humide ici, place à des étendues ocres d’herbes sèches et pour tout horizon les magnifiques monts Sunday, Guy et Potts. Ce paysage, pour les fans, c’est celui d’Edoras dans le Seigneur des Anneaux. Epoustouflant. Notre petit pique-nique vaut bien tous les restaurants du monde avec une vue pareille. Le temps étant au beau fixe, nous mettons à chauffer notre douche solaire et tentons de nous baigner, mais l’eau est vraiment froide et le fond descend trop lentement pour que notre motivation persiste. Nous en ressortons rafraichis mais pas complètement mouillés. Nous renonçons à toute randonnée au vu de la température et de l’absence totale de végétation pour nous protéger du soleil brûlant néo-zélandais.


Lac Clearwater - 02.02.16

Pour la fin d’après-midi nous montons notre camp au bord du lac voisin où il est permis de camper, le lac Camp (oui, oui, on sait ça fait beaucoup de “camp” dans une même phrase ;D). Après une vraie baignade cette fois-ci, nous nous prélassons au soleil et rédigeons chacun nos carnets de voyage. Avant que le soir ne pointe le bout de son nez, il est temps pour une dernière baignade et un passage à la salle de bain pour se laver (à savoir notre douche solaire entre deux sapins). Nous partons ensuite récolter des pommes de pin pour le feu du soir et installons la « cuisine » : ce soir ce sera pommes de terre sautées au romarin, dahl de lentilles corail (merci papa ;D) et riz en accompagnement. Non, nous ne nous laissons pas mourir de faim !



Le coucher de soleil sur le lac est magnifique et attire quelques-uns des (rares) campeurs sur la plage pour une séance photos. Ben en fait bien entendu partie et vous pourrez voir le résultat ci-dessous. Quel délice de se prélasser autour du feu en attendant les étoiles ! Je pense que nous n’avons jamais vu d’aussi beaux ciels nocturnes que depuis que nous sommes en Nouvelle-Zélande.

Coucher de soleil sur le lac Camp

Après une très longue nuit de sommeil et un réveil tardif à 10h30, nous nous restaurons d’un porridge sur le feu et mettons le cap pour Géraldine. Nous nous arrêtons en route pour une randonnée à Peel Forest, à la recherche des Rata Falls… que nous ne trouverons finalement jamais ! Malgré la chaleur ambiante, le sol est détrempé et glissant, mais nous persévérons car la forêt offre au moins un abri plus frais que notre chère Lucie. Néanmoins, après avoir marché un certain temps dans (oui DANS) un ruisseau, nous ne trouvons plus aucune flèche et sommes obligés de rebrousser chemin. C’est un peu déçus que nous remontons en voiture… jusqu’à ce que nous trouvions des pommiers sauvages en bord de route et en profitions pour faire des réserves ! Le reste de la route pour Géraldine se fait les yeux rivés sur le bas-côté, mais nous n’en trouverons pas plus ce jour-là.


Le temps d’une petite pause à la bibliothèque municipale pour recharger le WIFI et profiter des batteries et nous retrouvons Lucie. Le camping du soir se fera au bord du lac Opuha. Nous y arrivons suffisamment tôt pour avoir le loisir de choisir une place convenable et essayons même d’y pêcher. Nous rencontrons (pour la première fois !) un autre couple de français ayant eu la même idée et discutons en attendant que ça morde. Ils voyagent en Nouvelle-Zélande après avoir fait l’Australie et viennent de finir la récolte des cerises à Cromwell.


Bien que bredouilles, nous dînons au soleil des restes de la veille et préparons un feu pour nous faire des pommes caramélisées et garder les braises pour le petit-déjeuner du lendemain.


Panorama lac Opuha

Le réveil nous tire du lit à 8h afin que nous ayons le temps de faire tout ce que nous avons prévu pour cette journée du 3 février. Nous prenons enfin la direction du fameux lac Tekapo dont tout le monde nous a parlé, quand, en chemin une rivière nous barre la route… C’est donc tout naturellement que nous essayons de la traverser, n’ayant pas envie de devoir rebrousser chemin. ET voilà ce que ça donne :


Bref, maintenant on sait que les panneaux jaunes en losange avec un point d’exclamation et le mot « FORD » (signifiant « gué ») annonce une rivière (plus ou moins grosse ce n’est pas précisé) et que si c’est possible, il vaut mieux les éviter ;) Mais pour le coup, tout s’est bien passé : Lucie a passé le test de natation avec brio.


Sur la route la végétation se remet à changer, comme cela avait été le cas à notre arrivée au bord du lac Clearwater : tout devient sec et ocre, les arbres se raréfient, jusqu’à disparaitre… et puis au détour d’un virage apparaît le lac Tekapo, bleu, d’un bleu turquoise foncé que l’on obtient généralement sur les photos trop saturées. Ici c’est naturel… et absolument magnifique. Nous nous arrêtons donc au i-site en quête d’itinéraires de randonnée. On nous parle immédiatement de l’ascension du mont John qui offre à la fois une vue magnifique sur le lac, mais aussi une petite visite des installations de l’observatoire de la « Dark Sky Reserve ». Car, oui, le lac Tekapo se trouve au sein de la « réserve du ciel noir », la voûte céleste est ici la quatrième plus sombre du monde et donc très propice à l’observation astronomique.


Nous nous attaquons donc au Mt John et après à peu près 30 min de montée, la vue est impressionnante. La partie septentrionale du lac s’offre à nous et est bien plus intéressante que sa partie méridionale très touristique et envahie par les constructions.

Presqu'arrivés au sommet

Le mont John est envahi par les lapins et leurs terriers. C’est en les regardant que nous tombons sur un petit hérisson coincé dans une fosse de contrôle de vanne hydraulique. N’écoutant que son courage, Ben y plonge la main et le sauve d’une mort certaine. Quel héros !

Ben, sauveur de hérisson

Les télescopes et le Mt Cook à l'horizon

Nous nous restaurons et nous rafraichissons puis allons voir les télescopes. L’un d’eux est braqué sur le sommet enneigé du mont Cook, notre destination du lendemain et (accessoirement) le plus haut pic d’Australasie, culminant à 3755 m. En Nouvelle-Zélande, 27 sommets font plus de 3050 m dont 22 se trouve autour de nous, au sein des Alpes du Sud. Un des techniciens de l’observatoire est en train d’essayer de trouver Vénus (oui, en plein jour, apparemment c'est possible), il nous propose de regarder dans la lunette. Même s’il ne la débusque finalement pas, regarder dans le gros télescope reste très excitant.



Nous redescendons et décidons d’aller pique-niquer du côté du lac Alexandrina au nord de Tekapo. Nous avions en tête de faire une autre randonnée mais la chaleur étouffante et l’absence d’arbres (qui étaient présents sur une partie du mont John) nous en ont dissuadés. Rien que pour trouver un coin d’ombre pour pique-niquer il a fallu rouler un certain temps et dépasser à la fois le lac Alexandrina et le lac McGregor. Nous nous sommes retrouvés avec nos chaises de pique-nique au bord d’une gravel road sous les seuls arbres que nous ayons pu trouver. La seule chose ayant troublé notre quiétude a été un troupeau de béliers conduit par leur propriétaire.


Panorama devant le lac McGregor

Nous finissons les restes de la veille qui auront bien du mal à tenir plus longtemps dans la voiture par cette chaleur et reprenons la route de Tekapo pour aller voir la « Church of the Good Shepherd », l’une des chapelles les plus connues de Nouvelle-Zélande. Malheureusement elle est victime de son succès et bondée de monde (surtout des asiatiques armés de leur appareil photo). Les lapins y sont aussi très nombreux et c’est en les suivant que nous tombons sur la « Dog Statue » une statue représentant un border collie, en l’honneur de tous les chiens de berger ayant permis la découverte de la région du Mackenzie. C'est James ‘Jock’ Mackenzie qui lui a donné son nom. D'après la légende, dans les années 1840, il y aurait conduit des troupeaux qu’il avait volés et c'est quand il fut finalement attrapé par les autres colons, que ceux-ci réalisèrent le potentiel de cette magnifique région et lui emboitèrent le pas.


En continuant sur cette route nous arrivons dans une forêt de pin (ça sent la clape !) avec de petites baies protégées donnant sur le lac. Nous décidons de piquer une tête dans l’eau turquoise : il fait si chaud ! Après cet intermède fort agréable nous rassemblons nos affaires et prenons la route vers le prochain lac (à 30 min de là) : Pukaki.

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