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Pèlerinage en terre sacrée : 2 jours autour du Mt Cook

A notre arrivée au bord du lac Pukaki, nous le trouvons beaucoup plus agité que Tekapo. L’eau s’y fracasse contre les rochers de la plage avec violence, on dirait presque la mer ! Nous montons notre camp au camping (gratuit) situé juste au bord du lac avec une vue directe sur le mont Cook : idyllique. Nous pouvons prendre notre dîner en face du coucher de soleil, et, plus tard dans la nuit, se délecter du ciel étoilé, que demander de plus ?

Panorama du lac Pukaki de jour
Panorama du lac Pukaki et soleil couchan

Le lendemain nous nous dirigeons vers le Mt Cook (Aōraki en maori), accompagnés, malheureusement, par les nuages. Celui-ci est sacré pour les Maoris (particulièrement pour les Ngāi Tahu, la principale tribu du Sud de la NZ) qui ne voient pas d’un très bon oeil que l’on escalade une montagne qu’ils considèrent comme un l’ancêtre le plus sacré desquels ils descendent. En effet, selon leur légende, Aōraki était un jeune garçon qui, avec ses trois frères, était le fils de Rakinui (le père Ciel). Lors de leur voyage autour de Papatuanuku (la mère Terre), leur canoë s'échoua sur un récif et se mit à pencher. Aōraki et ses frères grimpèrent alors au sommet de leur embarcation, mais, malheureusement, le vent glacial du sud se mit à souffler et les changea en pierre. L’île du Sud (Te Waka o Aoraki) est ainsi leur canoë pétrifié, Aōraki, le plus grand, est devenu son plus haut sommet et ses frères, Kā Tiritiri o te Moana, représentent l'ensemble des Alpes du Sud.


Le premier Occidental à apercevoir le Mont Cook fut probablement Abel Tasman, le 13 décembre 1642 alors qu’il voyageait le long des côtes de Nouvelle-Zélande. Son sommet ne fût cependant atteint que le 25 décembre 1894 par Tom Fyfe, Jack Clarke et George Graham.


Lorsque nous arrivons sur place il fait tout gris et la pluie commence à tomber. C’est donc loupé pour la grosse randonnée menant à la « Mueller Hut », connue pour sa vue imprenable sur le mont Cook… nous nous contenterons de la marche de la « Hooker Valley » au dénivelé très raisonnable de 80 m et d’une durée de 3h. Trois ponts suspendus s’y succèdent et même avec le brouillard la vue sur les montagnes et la glace est impressionnante. Arrivés à la fin de la marche nous devrions avoir une vue imprenable sur le mont Cook, le glacier Hooker et son lac, mais nous ne voyons pas à plus de 50m et la pluie est de plus en plus forte. Tandis que je discute avec les allemands qui ont accepté de nous prendre en photo, Ben va toucher l’eau du lac et revient me dire qu’on sent bien qu’elle vient des glaciers ;) La baignade sera pour un autre jour ! Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dans un abri pour manger notre collation du midi (risotto ail et pesto) et rencontrons par hasard un couple de Masterton qui connaît Megan et Dermot (chez qui nous avions passé Noël, si vous vous souvenez bien - sinon c'est ici)


Panorama de la Hooker Valley - 1er pont suspendu

Nous passons ensuite un petit moment au i-site du Mont Cook Village doté d’un musée très intéressant sur la faune, la flore et l’histoire de la montagne, puis nous remontons en voiture pour aller au lac Tasman. Là, après une montée de 20 min et plusieurs centaines de marches, nous surplombons une eau grise sur laquelle flottent les premiers icebergs que nous ayons jamais vus de notre vie ! Ils semblent petits de là où nous nous trouvons, mais, lorsqu’un bateau passe à côté, nous nous rendons compte de leur taille réelle…


Des panneaux explicatifs expliquent la couleur grise de l’eau par la présence de "farine glaciaire" (fines particules de roches générées par la friction des glaciers contre le substrat rocheux) en suspension. Une fois ces particules déposées au fond, l'eau prend une teinte bleue turquoise hallucinante propre aux lacs glaciaires (comme Tekapo et Pukaki). Si les glaciers fondent (ce qui est inévitable et est de plus en en plus rapide par les temps qui courent – 400 à 800 m en moins par an) et qu’ils cessent d’alimenter les lacs en eau, ceux-ci perdent leur couleur bleu vif et tournent au gris-verdâtre comme les lacs que nous connaissons habituellement. Ce cas est illustré sur le chemin par le Blue Lake, qui, 50 ans plus tôt, était l’un des spots préférés des vacanciers de la région, et, aujourd’hui, a perdu sa belle couleur et est rempli d’algues.


Panorama du lac Tasman
Nous deux dans le champ de lavande

La journée s’achève et nous repartons vers notre cher camping du lac Pukaki. En chemin, nous nous arrêtons dans un endroit qui avait attiré notre regard à l’aller : une ferme de lavande ! C’est l’étendue violette qui nous avait marqué en comparaison avec le bleu du lac Pukaki et, en bonne provençale (^^), Mathilde n’a pas pu s’empêcher d’aller y jeter un coup d’œil.


Nous quittons vite l’endroit après nous être fait photographiés par des chinois (ici il est très facile de trouver quelqu’un pour vous prendre en photo en couple : proposez seulement à un groupe d’asiatiques de les prendre d’abord, et ils seront ravis de vous aider par la suite ! J’ai même pu leur montrer que je savais compter jusqu’à 10 en chinois ^^). En effet, la lavande n’a apparemment pas du tout un effet répulsif sur les sandflies et l’endroit en est infesté !


Le retour au camping se fait avec la pluie sur nos talons, à peine le temps de prendre une douche (avec notre douche portative) et elle s’abat sur nous. Nous dînons dans la voiture et attendons qu’elle s’arrête. Notre patience est récompensée par un magnifique coucher de soleil que Ben s’empresse d’aller photographier.

Coucher de soleil sur le lac Pukaki

Le lendemain le soleil brille et la journée s’annonce magnifique, nous sommes un peu déçus de n’avoir pas eu cette météo la veille au mont Cook. En nous arrêtant au i-site au bord du lac, la vue est tellement belle que je ne peux pas m’empêcher de prendre encore des photos. Il est difficile de quitter un endroit comme celui-là, mais nous devons continuer notre route vers Twizel.

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