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Encore et toujours des lacs ! (et puis quelques rivières aussi...)


Portal-ruche

Il fait vraiment très chaud en ce 5 février et nous devons rejoindre Twizel pour recharger nos réserves d’eau. En chemin pour l’office de tourisme nous nous arrêtons sur un point d’intérêt indiqué par l’application participative que nous utilisons (Wikicamps) : un producteur de miel. Nous pénétrons donc sur sa propriété, un peu étonnés qu’aucune affiche ne parle de la production de miel, et tombons en fait sur une « honesty box » en plein milieu de sa cour. Petite parenthèse pour les novices : une « boîte d’honnêteté » (traduit cela sonne un peu bizarre nous le reconnaissons) est une sorte de petite cabane en bois généralement placée au bord de la route, dans laquelle des producteurs (de fruits, légumes, fleurs… ou de miel comme ici) placent leurs produits avec une étiquette mentionnant le prix et laissent les consommateurs se servir et laisser le paiement. Typiquement le genre de choses qui ne marchent pas en France ;) (mais en Allemagne c’est aussi assez courant). BREF ces boîtes sont un bon moyen de trouver des produits frais à bas coût et nous nous en tirons là pour 11$ (~ 6-7€) le kilo de miel. Nous sommes justes un peu déçus de ne pas avoir pu rencontrer le producteur, mais repartons heureux avec notre miel.


A Twizel, en même temps que de l’eau, nous essayons de glaner des bonnes infos sur les marches des alentours. L’office du tourisme nous parle de la marche de la Twizel River et nous nous y essayons donc… avant de rebrousser chemin au bout de 20 min à cause du manque total d’indications concernant les directions et de la chaleur insupportable. Nous retournons au centre-ville et sommes attirés par une enseigne « Bakery »… nous y fonçons et y rencontrons même une française à la caisse… qui a tôt fait de détruire nos espoirs de trouver du pain ici (du VRAI pain, pas des toasts). Nous discutons quand même un peu entre compatriotes, puis tentons notre chance au supermarché du coin, la mort dans l’âme.


Grand bien nous en a pris : c’est là que nous rencontrons pour la première fois du « Yesterday’s Bread » (pain de la veille) soldé à des prix très intéressants. Nous ressortons avec des bagels aux graines de courges et une belle miche le tout pour 5$ (prix d’origine : 15$). C’est avec le sourire aux lèvres que nous remontons en voiture pour voir le lac Ruataniwha (riche en saumons d’élevage) et les barrages qui font la renommée de la région. En effet, la ville de Twizel n'a été construite à l'origine que pour accueillir les ouvriers qui les construisaient et elle devait être détruite. Si elle existe encore aujourd'hui c'est parce que ceux-ci se sont battus pour rester. La ville attire aussi les amateurs de saumons (leur élevage est l'une des principales activités de la région) et les pêcheurs de truites dont les rivières de la région regorgent.


Nous quittons ensuite Twizel pour rejoindre le lac Ohau, juste à côté, qui nous avait été conseillé par plusieurs néo-zélandais pure souche comme bien moins touristique que Tekapo ou Pukaki, mais tout aussi intéressant). Nous y passons 2h à nous baigner, lire et essayer de pêcher, le tout avec vue sur le Mt Cook.


Notre cible pour passer la nuit est le « Temple Campsite », un camping du DOC gratuit, au milieu de nulle part et proche de belles randonnées. Pour l’atteindre, nous sommes tout d’abord obligés de traverser un ruisseau, puis de nombreux « Cattle Stops » (littéralement « stops troupeaux ») avant d’arriver derrière des moutons effrayés par la voiture puis d’enchainer les virages sur une gravel road assez mal entretenue. Ce sera d’ailleurs la première fois que nous aurons eu aussi peur sur une gravel road puisque Lucie nous a fait une "petite" perte de contrôle… Bref, nous sommes arrivés un peu tremblants au camping.


Seules trois voitures sont là à notre arrivée, dont une seulement est occupée. Nous sommes au bord d’une magnifique rivière, qui fait tellement de l’œil à Ben, qu’il se sent obligé d’aller essayer d’y pêcher… et revient encore une fois bredouille (nous sommes pour le moment peu chanceux en lacs et rivières). Un abri doté d’une cheminée nous permet à nouveau de cuisiner au feu et nous nous mettons donc à la confection de pommes de terre sautées et d’un risotto pesto. Nous ne pouvons pas nous empêcher de manger un peu du pain que nous venons d’acheter en guise d’apéritif. Alors que nous nous apprêtons à dîner, deux autres français nous rejoignent sous l’abri. Delphine et Lucas (c’est leurs noms) font cuire leurs nouilles instantanées au gaz cooker, assez peu convaincus par le feu que nous leur proposons (;P). C’est l’occasion de commencer une discussion typiquement « backpackerienne » sur le prix des nouilles, leurs goûts et la façon de les préparer. Nous nous marrons bien à comparer la façon très étrange que nous avons à dépenser sans problème quand il s’agit de payer l’essence de la voiture et à compter le moindre sous dès qu’il s’agit d’acheter de la nourriture.


Le courant passe tellement bien que le lendemain matin (alors que chacun de notre côté nous sommes attaqués férocement par les sandflies), nous décidons de partir randonner ensemble sur le « North Temple Track ». Tous les quatre, nous sommes soulagés de quitter nos voitures bourrées de milliers de sandflies (sans rire !) et nous engageons sur le chemin avec enthousiasme. Delphine est infirmière et Lucas, ébéniste ; nous ne manquons pas de sujets de conversation sur le chemin et la randonnée passe donc très vite, malgré les rivières et ruisseaux à traverser, ainsi que les nombreux arbres au sol à enjamber. A l’arrivée, la vue sur le cirque est incroyable et nous nous arrêtons durant trois heures pour pique-niquer et discuter avec les neiges éternelles en arrière-plan.


The Cirque, North Temple Valley

Lorsque nous rentrons au camping, vers 18h, le vent s’est levé et les sandflies sont donc beaucoup moins nombreuses. Nous changeons donc nos projets (quitter cet endroit démoniaque le plus vite possible) et décidons de rester un jour de plus. C’est samedi aujourd’hui et nous en rendons bien compte au camping : les voitures et les tentes de dizaines de néo-zélandais en week-end ont envahi l’endroit, si vide la veille. Néanmoins, il reste très calme et agréable et la proximité de la rivière est attrayante. Nous nous y rendons pour nous laver avec Ben. L’eau y est si claire qu’il paraît qu’on peut la boire sans la traiter !


Nous faisons ensuite un nouveau feu pour le dîner du soir (pâtes au pesto et un peu du riz à la tomate préparé pour le pique-nique du lendemain). Nous discutons toute la soirée avec Delphine et Lucas et nous mettons d’accord pour marcher à nouveau ensemble le lendemain sur le « South Temple Track ».


Après un porridge matinal sur le feu (et moins de sandflies que la veille), nous nous mettons en route. Ce chemin-là est moins évident que la veille, même s’il ne s’agit que de suivre le bras gauche de la rivière (nous en avions suivi le droit la veille). Nous traversons à nouveau des rivières, marchons dans la forêt parmi les arbres tombés et dans les pierriers en plein soleil, mais comme toujours le paysage est magnifique et les conversations avec Delphine et Lucas font passer le temps à une vitesse folle. Nous arrivons à la « South Temple Hut » juste pour le lunch et après seulement 2h de marche (une durée de 3h était indiquée sur les itinéraires). Le vent étant tombé, les sandflies nous accueillent à bras ouverts et nous sommes obligés de renoncer à un pique-nique au bord de la rivière au profit d’un repas sur la table du refuge, bien calfeutrés à l’intérieur x)


Nous restons moins longtemps que la veille à discuter car il faut que nous soyons rentrés assez tôt aux voitures pour que Delphine et Lucas puissent aller faire des courses et que nos chemins se séparent. Nous y arrivons vers 16h30 et faisons nos au revoir à nos amis qui s’en vont pour de nouveaux horizons. De notre côté, nous profitons du beau temps pour nous laver à nouveau dans la rivière avant de quitter définitivement cette endroit magique.


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