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Sur la route des chercheurs d’or

L’Otago la région dans laquelle nous nous trouvons à présent, est connue pour avoir été le berceau des principales mines d’or de Nouvelle-Zélande. Encore aujourd’hui ses paysages restent marqués par l’exploitation minière en de nombreux endroits que nous allons essayer de vous faire découvrir en photos =)


Après avoir quitté Delphine et Lucas, nous avons passé la nuit dans un camping près d’Omarama, au bord de la rivière Ahuriri. Le lendemain deux possibilités s’offraient à nous : prendre la route la plus courte vers Oamaru en passant par Kurow ou bien faire un détour via Alexandra et rallonger notre périple de quelques jours. C’est cette dernière option que nous avons choisi car nous étions très en avance sur notre planning de départ et ne devions être à Oamaru que pour la fin de la semaine. De plus, si nous n’avions pas pris ce détour nous n’aurions pas eu d’autres occasions de découvrir ce coin là et cela nous faisait un peu de peine de devoir rater une si grande partie de l’île du Sud.


En ce 8 février, nous nous dirigeons donc vers Cromwell, lorsque, subitement, nous nous rendons compte que le power inverter (l’appareil qui nous permet de recharger nos appareils électriques sur la prise allume-cigare de la voiture) a cessé de fonctionner. Le téléphone (qui nous sert aussi et surtout de GPS) s’éteint car il n’a plus de batterie et nous nous retrouvons donc seuls sur la route, sans possibilité de le recharger. Un peu paniqués nous essayons de le brancher, de le débrancher… et puis finalement en branchant un chargeur USB sur la prise allume-cigare, nous remarquons que c’est elle qui a cessé de fonctionner et pas notre power inverter… Nous nous arrêtons au bord de la route en plein cagnard et testons un à un les fusibles pour voir si c’est de là dont vient le problème. L’un d’eux est cassé, mais d’après le manuel, il ne correspond pas à l’allume-cigare. Nous restons perplexes et désespérés. Nous finissons donc par reprendre la route et nous arrêtons au bord du lac Dumstan comme nous l’avions prévu au départ. Beaucoup de gens sont présents sur place et je vais à leur rencontre pour leur demander s’ils savent où nous pourrions brancher notre portable et trouver un garage. Ils me disent que je pourrais trouver tout ça à Cromwell normalement, mais qu’aujourd’hui c’est férié (et oui… nous avions complètement oublié le Waitangi Day, célébrant la signature du traité faisant de la Nouvelle-Zélande une colonie de l'Empire colonial britannique et garantissant aux Māori leurs terres et les mêmes droits que tout autre citoyen britannique dès le 6 février 1840). Personne ici ne sait donc si quoique ce soit est ouvert… Grosse déprime. D’autant plus que la dernière fois que nous avions eu un problème avec Lucie (rappelez-vous l’histoire de la batterie) c’était déjà un jour férié ! Nous nous sentons légèrement maudits.


Pour décompresser (et se rafraichir) je vais nager un peu dans le lac et Ben s’essaie à la pêche, car nous n’arrêtons pas de voir des poissons sauter. Il revient bredouille et nous nous décidons donc à reprendre la route vers Cromwell. Nous nous rendons à l’office du tourisme pour voir si nous pourrions y brancher le téléphone ou au moins obtenir des renseignements sur des campings gratuits. Une fois n’est pas coutume, la dame à l’accueil est extrêmement désagréable. Brancher un appareil coûte 2$ alors même que nous lui avons précisé avoir un problème avec notre voiture… Loin d’être des pigeons nous refusons et pensons quand même à demander la localisation d’une casse, qu’elle nous indique en précisant que de toute façon elle doit être fermée aujourd’hui… Nous tentons tout de même notre chance et la trouvons ouverte ! Elle est toute petite et il ne s’y trouve qu’une seule Toyota Estima, mais nous y trouvons notre bonheur : un nouvel allume-cigare et quelques fusibles de rechange.


Nous allons nous garer plus loin et Ben bricole : sa supposition était exacte et c’est le fusible thermique interne à l’allume-cigare qui avait grillé. Le nouvel allume-cigare que nous avons trouvé fonctionne à merveille et nous retrouvons le sourire ! Nous pouvons recharger le téléphone et même trouver sur Wikicamps la prochaine balade que nous allons faire ! Quel soulagement =) En route pour Bannockburn et une randonnée bien méritée !


Arrivés sur place nous sommes saisis par la ressemblance du lieu avec l’idée que nous nous faisons du Texas américain. Le soleil tape dur, pas un seul arbre à l’horizon, une terre rougeâtre et de grands canyons causés par l’exploitation des mines d’or durant de nombreuses années. Ce qui nous a attiré là à l’origine ? Un commentaire sur Wikicamps mentionnant un vieux verger à mi-parcours ! La motivation est donc à son comble malgré la chaleur étouffante.


Bannockburn Sluicings
Vue sur les vignes et Cromwell à l'horizon

Effectivement, à mi-parcours, alors que Ben commençait à perdre espoir, je repère le verger près des ruines d’une ancienne ferme. Au départ, nous ne voyons que des poiriers portant des poires vertes, mais au milieu de tous se dresse fièrement un abricotier croulant sous les fruits gorgés de soleil. J’appelle Ben parti chercher de son côté et nous nous jetons dessus avidement, alors que nous étions persuadés que la saison de abricots était terminée. A vrai dire, nous nous demandons même si celui-là ne nous a pas attendu, car tous ces camarades autour ont perdu leurs fruits depuis longtemps ; ils jonchent le sol, pourris ou desséchés.


Organisés que nous sommes, nous sortons les sacs en plastique et commençons à ramasser et cueillir à toute vitesse, car nous savons que nous ne sommes pas seuls à emprunter le chemin. Effectivement, une dizaine de minutes plus tard arrive une bande de slovaques qui commencent à tourner autour du poirier et à goûter les poires pas mûres tout en lorgnant sur « notre » abricotier. Nous voyons qu’ils n’ont pas de sacs et les nôtres étant déjà bien remplis nous décidons de leur laisser la place car ils ne risquent pas de « dévaliser » l’arbre, peu équipés qu’ils sont. Pendant ce temps, nous partons explorer les environs. Nous trouvons un prunier (malheureusement les prunes ne sont pas mûres), un cerisier (nous prenons les quelques cerises qui restent) et un eucalyptus (au feuillage très odorant). Nous retournons ensuite vers l’abricotier que les slovaques ont délaissé et reprenons la récolte.


Le ventre et les sacs pleins des meilleurs abricots que nous ayons jamais goûtés, nous reprenons la balade au sein de cet ancien village de mineurs ayant vécu son apogée au début du 20e siècle (1906) mais dont il ne reste plus rien aujourd’hui. Nous récoltons encore un peu de thym sur le chemin du parking puis buvons tout notre soûl auprès de notre chère Lucie car la chaleur ne s’est pas arrangée. Nous avons tellement chaud que nous décidons d’aller nous baigner dans une rivière aperçue non loin d'ici. L’eau y est très froide et très profonde mais la baignade nous apaise. Nous nous y reposons et Ben essaie encore une fois de pêcher… en vain.


Le beurre et le fromage après une journée dans la voiture à 35°

Pour la nuit nous décidons de séjourner au camping nommé « Champagne » au bord du fleuve Clutha. Nous y arrivons assez tôt pour avoir le temps de trier les abricots avant de dîner : nous les classons selon leur degré de maturité et donc le délai dans lequel les manger. Ceux qui sont trop abîmés finissent dans un bol et constitueront notre repas du soir (heureusement qu’on les a pour nous apporter un peu de fraicheur vu l’état de notre beurre et du fromage à cause de la chaleur de la région ^^). Nous en proposons aussi à nos voisins tchèques en train de manger sur la table de pique-nique voisine. Nous discutons bien avec Joseph et Anita (c’est leurs noms) et un français (Kévin) se joint même à nous pour nous demander si les amandes de nos abricots sont amères. Nous n’avions même pas penser à regarder et c’est avec plaisir que nous découvrons qu’elles ne le sont pas et que nous sommes donc les heureux propriétaires non seulement de 20 kilos d’abricots, mais aussi de plusieurs centaines d’amandons d’abricot =D Kévin a bossé dans la récolte d’abricots, il en est donc un peu blasé… tellement qu’il a fait de la confiture « van-made » avec les derniers qu’il a récupérés et essaye de la vendre au bord de la route. Joseph et Anita, eux, cherchent du travail dans la région qui en regorge (c’est le « panier de fruits » de la Nouvelle-Zélande). Apparemment de nombreux saisonniers vivent sur ce camping pendant leur(s) période(s) de travail. Nous les quittons à la nuit tombée pour aller dormir après cette journée riche en émotions.

Le fleuve Clutha

Le lendemain, lorsque nous nous réveillons vers 9h, nous sommes presque seuls. Je vais piquer une tête dans le fleuve pour me rafraichir et nous petit-déjeunons tranquillement (avec une dominante abricots vous vous en doutez ^^). La route vers Alexandra est agréable, nous nous arrêtons juste pour faire quelques courses, mais ne trainons pas en ville.


Notre prochaine destination est Saint-Bathans, étape conseillée par Andrew, le mari d’Emma, pour sa « géologie particulière » (je le cire). En chemin nous nous arrêtons au Falls Dam, un barrage au milieu de nulle part (encore un ! Car oui la région où nous nous trouvons est connue pour ses barrages hydrauliques alimentant la Nouvelle-Zélande en électricité). Nous sommes vraiment TOUS SEULS et nous sentons un peu bizarres de prendre notre lunch ici, mais après tout… Rien de plus normal que de faire du houmous devant un barrage ;) Nous ne voulons pas être venus pour rien et enjambons donc les barrières et allons nous promener autour du lac.


Panorama du Falls Dam Lake

Nous continuons ensuite notre route et arrivons à St Bathans, petit village plein de charme et conservé dans son jus. Il fut une grande ville à l’époque de l’exploitation minière, dont ne reste que des tuyaux rouillés et le « Blue Lake » dernier signe des mines englouties qui furent autrefois les plus profondes de l’hémisphère sud. Nous faisons une petite boucle de 2h30 autour du lac, dans un paysage impressionnant mêlant falaises d’argile blanche et galeries de lapin. Nous passons la nuit dans un camping non loin de là où nous avons froid pour la première fois depuis longtemps !

Panorama du Blue Lake à St Bathans
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