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À nouveau sur la côte Est !

Après avoir fini d’arpenter le chemin des chercheurs d’or nous mettons le cap vers Moeraki. Nous espérons pouvoir dormir à Oamaru chez notre prochain helpx le soir même. En effet, Marianne (c’est le prénom de la personne chez qui nous allons travailler), que nous avons contactée lorsque nous étions au Mt Cook pour la prévenir que nous aurions sans doute un peu d’avance, nous a dit que deux helpers étaient déjà présents dans sa maison et pourrait nous ouvrir la porte en son absence. Nous avons donc avancé notre arrivée du 13 au 11 février.


Panorama de Shag Point

Sur la route, après avoir été pris dans un embouteillage de vaches (véridique !), nous nous arrêtons à Shag Point pour voir les phoques et les oiseaux marins : qu’il est bon de revoir la mer et de profiter de sa fraîcheur ! Au phare de Moeraki, un peu plus loin, nous avons la chance de voir de très près quelques représentants de la colonie de pingouins qui y vit, alors même que notre horaire d’arrivée ne correspond pas du tout à leur période de visibilité habituelle (aux alentours du coucher du soleil). Contrairement à ce que nous pensions, nous ne les voyons pas du tout sur la plage ou dans l’eau, mais dans les buissons ! Nous arrivons ensuite vers 16h30 aux Moeraki Boulders et pouvons contempler de nos yeux ces fameuses boules rondes qu’on nous a tant vantées.


Partie de volley aux Moeraki Boulders - 10.02.16
Tiger time et Boysenberries à gauche / Cookie & Cream et Orange Choc à droite (les glaces avaient déjà été entamées sur cette photo ;)

Après avoir vu plus de touristes asiatiques que de boules rondes (^^), nous décidons de prendre notre deuxième repas de la journée : d’énormes glaces. En effet, Wikicamps indique un « 4Square » (un genre de « Petit Casino » auquel nous n’allons généralement que pour voir s’ils ont du Yesterday’s Bread car tout le reste est hors de prix) dans lequel sont vendus d’énormes cornets de glace. Il est 17h, nous mourrons de faim et nous n’avons encore jamais mangé de glaces en NZ donc nous fonçons vers Hampden et son 4Square magique pour les goûter. Arrivés là-bas, il nous faut à peu près un quart d’heure pour choisir parmi les 16 parfums. Finalement, Ben opte pour une boule « orange-chocolat » (comme notre « menthe-chocolat » mais avec de l’orange ! Et depuis qu’on a goûté on se demande pourquoi on ne trouve pas ce parfum en France…) et une autre « cookie and cream ». Je regarde le vendeur lui confectionner son cornet avec envie. Il en met tellement pour la première boule que Ben croit qu’il est en train de lui faire deux boules du même parfum et se sent obligé de lui redire quel parfum il veut pour la seconde. Mais, il n’y a pas d’erreur et son cornet en ressort monstrueusement chargé en glace : MIAM =) Quand j’ai enfin fini de faire mon choix, le sympathique vendeur s’attaque à ma glace : une boule « Tiger Time » (apparemment un nouveau parfum : vanille, spéculoos, caramel, éclats de chocolat) et une autre « Boysenberries » (un fruit typiquement néo-zélandais ressemblant à une très grosse mûre). Pendant qu’il les met en cornet je discute et en profite pour lui demander s’ils ont du « Yesterday’s Bread », il a l’air très étonné et enchaîne la conversation tout en piochant dans les bacs de glace. Résultat : ma glace est encore plus grosse que celle de Ben. Pour 3$ chacun (~ 1,80€) nous ressortons du magasin avec les plus grosses glaces que nous n’ayons jamais mangées !


Nous continuons ensuite notre route vers Oamaru et y arrivons vers 18h… mais à l’adresse que Marianne nous a indiquée personne ne répond. Pourtant, d’après elle, deux helpers sont déjà présents dans la maison et devraient pouvoir nous ouvrir, mais nous avons beau sonner rien ne bouge. Nous attendons devant la maison jusqu’à 19h et décidons ensuite de nous trouver un camping pour la nuit car Marianne ne répond pas sur son téléphone et nous ne savons pas quoi faire. Ainsi, nous atterrissons à All Day Bay après avoir pris les petites routes pour essayer de glaner des pommes de terre dans les champs comme nous avions pu le faire à Jersey en juillet dernier. Point de pommes de terre, mais nous gagnons 3 brocolis =)


Nous dînons rapidement des restes (pain, houmous, salade de tomates) face à la mer et au soleil couchant, puis, armés de nos lampes frontales, nous partons à la recherche de pauas. Les pauas (nom maori pour le coquillage « abalone » de la famille des ormeaux) se trouvent collés aux rochers à marée basse (ils vivent entre 1 et 15 m de profondeur). La face externe de leur coquille est grise et seuls les petits trous alignés que l’on trouve dessus permettent de la distinguer du rocher sur lequel elle se trouve. La face interne en revanche est magnifique, bleue nacrée, elle est utilisée depuis la nuit des temps par les maoris pour faire des bijoux et autres parures.


Bref, de nuit, avec une marée même pas basse, nous ne risquons pas de trouver grand-chose, mais nous voulons tout de même tenter le coup. Résultat : nous trouvons de nombreuses coquilles, mais aucun coquillage vivant. Nous décidons d’aller nous coucher et de retourner voir demain.


Le lendemain, réveillés tôt, nous attendons des nouvelles de Marianne, pour savoir quand nous pourrons regagner sa maison à Oamaru. Nous petit-déjeunons, puis reprenons la chasse aux pauas. Ben prend sa tâche tellement à cœur qu’il escalade les rochers plus vite que son ombre et je le perds de vue… suffisamment longtemps pour m’inquiéter et le chercher partout. En voyant quelqu’un revenir de l’endroit où je suppose que Ben se trouve, je l’interpelle et lui demande en anglais s’il a vu « a blond guy out there ». Ce « quelqu’un » se révèle être français et me confirme que Ben est bien là où je le pense, au-delà des rochers. Nous discutons cuisine (en bons français) et pauas. Lui, qui en a déjà goûté, me dit que c’est excellent et me motive encore plus à en trouver. Je rejoins Benjamin, qui faute de pauas, a trouvé un poulpe à embêter.


Nous quittons la All Day Bay et retournons à Oamaru pour tenter notre chance encore une fois, n’ayant toujours pas eu de nouvelles de Marianne. Malheureusement, nous trouvons à nouveau la maison fermée. Finalement, après bien des tentatives, nous arrivons à la contacter et elle nous précise que la maison a deux étages d’habitation distinct et qu’il faut nous sonnions au deuxième étage. Cette tentative-là sera la bonne.


Nous faisons connaissance avec Jérémy et Gunita, les deux helpers déjà présents sur place, qui sont très étonnés de jamais ne nous avoir entendus sonner (pour leur défense, Marianne ne les avait pas prévenus de notre arrivée). Nous profitons du reste de la journée pour ranger nos affaires, faire une lessive (à la main, car la machine à laver ne fonctionne plus) et nous laver (le mitigeur de la douche étant cassé, c’est presque plus un supplice d’avoir de l’eau chaude que de ne pas en avoir, comme quand nous sommes en road trip). L’endroit ne possédant pas de frigo, nous rangeons notre nourriture comme nous le pouvons dans notre chambre à l’abri du soleil.


La soirée se passe super bien. Jérémy est un français de 26 ans qui va quitter la Nouvelle-Zélande à la fin du mois pour gagner la Nouvelle-Calédonie et Gunita a 28 ans et vient de Riga. Tous deux sont auto-stoppeurs et nous passons une grande partie de la soirée (et de la nuit) à parler de leurs histoires en auto-stop. Le contact passe si bien que lorsque nous allons nous coucher la pendule indique 2h du matin !


Le lendemain, le réveil est tardif, comme vous pouvez vous en douter. Gunita et Jérémy ont prévu de partir vers le Mt Cook pour le week-end et nous leur souhaitons donc bonne route aux alentours de midi. Durant le reste de la journée nous vaquons à nos occupations et travaillons sur le système d’irrigation que nous devons installer dans le jardin. Le samedi se solde par un coup de fil de Marianne nous prévenant qu’elle ne viendra finalement pas et que nous ne la rencontrerons donc qu’à Invercargill à la fin du mois dans sa deuxième maison (dans laquelle elle souhaite également que nous installions un système d’irrigation).


Pour notre dernière journée complète à Oamaru nous partons nous balader au centre-ville et cela tombe bien car c’est dimanche ! Or c’est jour de marché et donc un moment privilégié pour découvrir la seule ville victorienne de Nouvelle-Zélande, la seule aussi à nous avoir marqués pour son architecture (jusqu’à présent). Les petites rues regorgent de boutiques d’antiquaires, de magasins remplis de vêtements victoriens et de bouquinistes. Des « steampunks » se baladent habillés en costumes d’époque et à certains endroits on peut se prendre en photo sur un grand-bi ou dans un décor digne du 19e siècle. Sur le marché, nous trouvons avec bonheur de grosses courgettes pour 50 cents (alors qu’en magasin on ne trouve que des « baby courgettes » à 2,50$...) et des « carottes moches » pour 2$ le gros sac, bien moins que ce que Pak’N’Save, Countdown ou New World proposent.


La suite de la visite se fait au port à l’heure où les petits bateaux de pêcheurs rentrent chargés de poissons. Tout enorgueillis à la vue de leurs prises, nous nous essayons à sortir nos petites cannes. ENCORE une fois nous serons bredouilles… et nous perdons même le frein de l’un de nos moulinets au fond de la mer =( La seule chose que nous ramènerons pour le repas sera un lot de moules vertes (les « Green Mussels » typiques de la NZ) ramassées sur les rochers.


Nous rentrons ensuite déjeuner et travailler dans le jardin. Gunita et Jérémy reviennent de leur virée en fin d’après-midi, tandis que nous commençons à charger la voiture pour le départ du lendemain.


En ce lundi 15 février nous commençons par faire un tour aux jardins d’Oamaru avant de quitter la ville car Gunita nous les a fortement conseillés. Ben se fait de nouveaux amis parmi les oiseaux de la volière et nous baladons entre les massifs sous un ciel bleu azur. Malheureusement, nous ne pouvons pas trop traîner car nous devons encore faire quelques courses avant de prendre la route pour Dunedin. Au grand bonheur de ce normand de Ben, nous achetons du beurre et un pack de glace pour le maintenir au frais. Comme nous ne faisons pas les choses à moitié (et que la glace de réfrigération est au même prix) c’est de la crème glacée Hokey Pokey qui côtoiera le beurre.


N.B. : Hokey Pokey est apparemment un parfum typiquement néo-zélandais. Si vous souhaitez une description, je dirai que cela se rapproche d’une crème glacée à la vanille avec des billes de caramel en bonus et un petit goût de nougat.


Notre prochain arrêt se fait aux « Trotters Gorge » que nous a conseillées Steph (la coloc de Peter, vous vous souvenez ?). A l’entrée de la balade se trouvent quelques tables de pique-nique dont nous profitons pour notre lunch. Nous partageons la nôtre avec Matthias et Mylène, un couple de français avec qui nous discutons des différences entre NZ et France, notamment en matière de recyclage et d’utilisation des pesticides. Il faut savoir que la NZ est très en retard par rapport à la France dans ces deux domaines : les sacs plastiques y sont toujours distribuées gratuitement pratiquement partout (et finissent au bord des routes… ou brûlés dans des décharges) et on trouve du Round Up en magasin aussi facilement que du beurre…


Après cette discussion passionnante, nous partons pour une petite balade de deux heures entre forêt, rivière et collines, avec une vue magnifique sur la mer à l’horizon.


Panorama, randonnée des Trotters Gorge

Nous filons ensuite vers Dunedin et nous arrêtons en route à la Huriawa Reserve, une terre rendue à la tribu maorie des Ngāi Tahu en 1998 par le Claims Settlement et qu’il est possible de visiter (elle est gérée à la fois par les Ngāi Tahu et le DOC). Ben ne peut pas s’y empêcher de descendre les falaises abruptes pour aller photographier les vagues de plus près ^^


Au Puteteraki Lookout, un peu plus loin, alors que nous nous apprêtons à faire des photos, nous tombons nez à nez avec une valise abandonnée. Un peu curieux, nous regardons l’étiquette et découvrons qu’elle appartient à un français ! Ne pouvant résister à l’idée d’aider un compatriote nous l’ouvrons et y découvrons une liste de numéros à contacter en cas d’urgence (très bien pensé de la part de son propriétaire, soit dit en passant). Comme nous n’avons pas de crédit téléphonique, nous décidons de pousser jusqu’au camping où nous avons prévu de passer la nuit (le seul gratuit proche de Dunedin), avec l’espoir de peut-être trouver ce fameux français.


Arrivés à Warrington Domain (lieu du fameux camping), Ben part explorer les lieux et j’essaye de retrouver le français en question. Je ne le trouve pas, mais réussi à me faire prêter un téléphone et à contacter le seul numéro néo-zélandais de la liste. Une voix répond (l’amie de l’intéressé), ravie de savoir que nous avons retrouvé la valise et m’informe qu’ils vont passer la chercher au camping. A leur arrivée, ils m’expliquent qu’ils ont pris des auto-stoppeurs et, en mettant leurs sacs dans la voiture, ont ôté celle-ci pour faire de la place, mais ont oublié de la remettre ensuite. Bref, l’histoire se termine bien pour eux et en prime nous leur donnons même l’adresse de THE PLACE où manger d’énormes glaces près d’Oamaru puisque c’est vers là qu’ils se dirigent =)


Notre B.A. accomplie, Ben et moi partons à la découverte de la deuxième plage proche du camping au nom évocateur de « Cockle Bay » (la baie des coques). Effectivement, lorsque nous arrivons, c’est marée basse et un couple est en train de ramasser des coques. Comme notre première expérience avec le coquillage s’était plutôt mal passée (voir ici), nous nous approchons du couple qui revient avec un sac chargé de coques et leur demandons comment les ramasser et éviter qu’elles soient pleines de sable une fois cuites. L’homme répond en rigolant qu’il va nous montrer comment les trouver : il s’avance dans l’eau jusqu’aux genoux, plonge ses deux mains dans le sable et en ressort une quinzaine d’énormes coques ! Très sympa ils nous expliquent qu’il faut les laisser baigner dans l’eau au moins une heure pour qu’elles recrachent le sable mais que celles de cette baie sont de toute façon particulièrement propres (elle est apparemment connue pour ça). Ayant reconnu notre accent français, il nous fait un clin d’œil et nous dit « pour les cuisiner un peu de beurre et d’ail, mais je pense qu’en tant que français vous vous en sortirez très bien » ;)


Armés de notre sac en plastique nous ôtons donc nos pantalons et nous affairons à trouver les plus grosses possibles. C’est presque trop facile ! La seule chose à laquelle nous devons faire attention est la mer qui remonte et menace d’emporter nos affaires posées sur la plage.



De retour à la voiture, nous mettons notre prise à baigner et décidons de ne les cuisiner que le lendemain afin de leur laisser le temps de recracher le plus de sable possible (nous avons encore deux ou trois grains datant de Farewell Spit coincés entre nos dents ^^). Nous passons la soirée à discuter avec nos voisins américains et à observer l’énorme parking qui nous sert de camping se remplir de monde. On se croirait dans une colonie de vacances géante ! Surprise : en allant nous brosser les dents nous tombons sur les allemands avec lesquels nous avions joué aux cartes à Arthur’s Pass (souvenez-vous : ici). Ils ont fait le chemin inverse du nôtre et sont en train de remonter vers le nord tandis que nous descendons au sud. Nous échangeons donc sur nos expériences respectives. Ils nous parlent des Fiords et des milliers de sandflies qui les habitent et nous disent avoir nagé avec les dauphins dans les Catlins (gratuitement – oui car sinon ça n’a rien d’exceptionnel vu que c’est possible presque partout en Nouvelle-Zélande, en tout cas à Akaroa et Kaikoura pour sûr). Comme beaucoup d’autres voyageurs avec lesquels nous avons parlé, ils ont aimé le Fiordland, mais trouvent que le battage médiatico-touristique autour d’eux est surfait car cela a beau être magnifique, il y pleut un jour sur deux et d’autres endroits de NZ valent tout autant le détour. Nous verrons bien quand nous y serons…

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